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dimanche 15 avril 2018

Esdras 3 :1-4 :24 (M de 15/4/2018)

LE REVEIL, LE COMBAT DE DIEU
Esdras 3 :1-4 :24
Verset Clé 3 :3
« Ils rétablirent l'autel sur ses assises, car ils avaient peur des populations locales et ils y offrirent des holocaustes à l'Éternel, des holocaustes du matin et du soir. »
Nous avons appris la semaine dernière, comment l’Eternel a réveillé l’esprit de Cyrus pour qu’il promulgue le retour d’Israël dans leur pays selon la promesse faite par le prophète Jérémie. Dieu est le souverain d’histoire en sorte qu’il mène les tenants et aboutissements du monde vers la consommation du temps où sa volonté du salut de son peuple soit parfaitement accomplie. Que Dieu nous donne la ferme assurance de la foi que malgré notre état humble et faible au sein de l’histoire mondain conduit par les dirigeants puissants, Dieu puissant qui se situe au-dessus de tous, est celui qui conduit à notre salut et au salut de ce monde. Aujourd’hui nous apprenons ce que le peuple arrivé à Jérusalem, entamait comme la première mission. Que Dieu vous fasse une grande inspiration par cette 2e leçon d’Esdras, en sorte que nous sachions ce que nous devons faire comme œuvre de démarrage en vue d’accomplir sa volonté irrévocable. Par-dessus tout, nous trouvons qu’ici en tout cas, rien n’est encore gagné, malgré l’édit du roi, le réveil spirituel du pays étant d’incessante guerres et combats. Au fur et à mesure de l’exposé, j’aimerai vous expliquer les points forts du peuple de Dieu, mais en même temps, voudrais souligner quelques failles dans l’œuvre de Dieu en trois points.
I. AUTEL ET TEMPLE (Ch3)

D’abord commençons par la méditation d’un style. Quelle belle occasion d’écrire «pittoresquement» Esdras aurait-il manqué en gardant silence au sujet de la marche grandiloquente du peuple à partir des seuils mornes de Babylone jusqu’à la frontière de la Syrie! Mais l’auteur n’en parle pas davantage. N’avons-nous pas vu qu’il parlé de 29 couteaux ? Mais parfois le silence biblique est parlant. Il tend vers un but divin ; c’est de se concentrer sur l’essentiel. De quoi s’agit-il ? Il s’agit du rétablissement du Temple (Eglise en terme moderne) et son culte. Sans doute le ton de l'ensemble est-il quelque peu prosaïque, et il indique un âge où l’externalité du culte s’est largement répandue; Néanmoins, l’auteur ne voulait perdre de vue le point central de son récit qui était aussi le point clé des événements. L’homme aime toujours quelque chose qui embellit des choses ou flattent des sens artistiques et sentimentaux, mais la simplicité austère de l'histoire biblique garde toujours ce but central que le peuple ne se dévie pas de la centralité qui est le culte divin au milieu des païens. C’est un point de concentration sur lequel tout le poids de la balance se pose équilibré et à cause duquel l’objet ne se trébuche pas. La vie est posée et forte là-dessus. Le terme de culte ou de l’église d’aujourd’hui est toujours assujetti à un sentiment étranger pour les citadins. Il est lié pour eux à une sorte d’organisation comme ayant à se soumettre à une hiérarchie ecclésiale, mais au début ce n’était pas ainsi. Il n’était pas une organisation, mais un organisme : lien d’amour, ou mieux parlant, une communion fraternelle ; entre-aide et encouragement mutuel spirituel. En fait, au début, plutôt qu’une église, c’était une réunion des membres nés de nouveau qui partageaient la foi en l’église universelle fondée par Jésus-Christ, et au fur et à mesure, s’étaient sentis poussés à organiser les églises locales dans lesquelles les réalités invisibles en Christ pourraient servir au bien commun et au salut des inconvertis, d’où ces missions de l’église : partage et mission. C’est ce que la théologie appelle l’Ecclésiologie. Or quand nous sommes à enseigner la théologie aux brebis, ça devient toujours une dure.  
Ce passage a deux incidents principaux: le renouvellement des sacrifices et le début de la reconstruction du Temple.

La date donnée en Esdras 3 :1 est significatif. Le premier jour du septième mois fut le commencement de la grande fête des tabernacles, la fête la plus joyeuse de l'année, pleine de souvenirs de la lointaine antiquité de l'Exode et de la dédicace du Temple de Salomon. Combien de temps s'était écoulé depuis que le décret de Cyrus avait été promulgué, nous ne le savons pas, ni si sa «première année» était comptée par la même chronologie que l'année juive, dont nous arrivons ici au septième mois. Mais le voyage à travers le désert a dû durer plusieurs mois, et les préparatifs précédents n'auraient pas pu être subitement terminés, en sorte qu'il n'y aurait certainement pas eu beaucoup de temps entre l'arrivée du peuple en Judée et son rassemblement comme un homme à Jérusalem.

Il devait y avoir d’intervalle peu suffisant dont les exilés de retour aurait disposé avant qu’ils s’emparassent de leurs champs ancestraux et qu’ils s’apprêtent à répondre à l’appel de laisser leur terre sans surveillance et hâtés vers la ville désolée. Assurément, leur obéissance joyeuse et unanime à l'appel fit un cas d’exemple. Cela n’était pas de petits signes pour montrer leur ardeur de dévouement. Quelle est la situation de nos temps ? Il faudrait travailler beaucoup pour attirer de nos jours un groupe de nouveaux colons qui quitteraient leurs terres et se prépareraient à construire une église avant de se construire leurs propres maisons. Mais heureusement, nous sommes sauvés, car Dieu nous a donné cette année sa parole puissante : « il n’est pas de soldat en campagne qui ne s’embrasse des affaires de la vie, s’il veut plaire à celui qui a enrôlé. » 

Les dirigeants du groupe d'exilés de retour nous demande quelque bref remarque. Ils sont Jochua, ou Josué, et Zorobabel. Dans Esdras 3 :2  le dignitaire ecclésiastique vient en premier, mais Esdras 3 :8  le civil. De même dans Esdras 2 :2, Zorobabel précède Josué. A Aggée, le sacrificateur est prééminent; dans Zacharie le prince. La vérité semble être que chacun était suprême dans son propre domaine, et qu'ils se comprenaient cordialement, ou, comme le dit Zacharie, «une parfaite union» était «entre l’un et l’autre» (Za 6 :13). La collaboration est indispensable pour la construction. Josué était le petit-fils de Seraya, l'infortuné souverain sacrificateur dont Neboukadnetzar avait arraché les yeux après la chute de Jérusalem. Son fils Yehotsadaq a réussi à se rejoindre à la dignité, bien qu'il ne puisse y avoir aucun sacrifice à Babylone, et après lui vint son fils Josué. Il ne pouvait pas être un jeune homme à la date du retour; mais l'âge n'avait pas atténué son enthousiasme, et le grand sacrificateur était là où il devait être, au premier rang des exilés de retour. 

Zorobabel {'Semé dans Babylon'} appartenait à une branche collatérale de la famille royale. La ligne directe de David par Salomon est morte avec le misérable Sédécias et Yékonia, mais les descendants d'un autre fils de David, Nathan, a survécu. Leur représentant était un Chéaltiel, qui, sur l'échec de la ligne directe, était considéré comme le «fils de Yékonia » {1 Ch 3:17 }. Il semble que ce dernier n’ait eu aucun fils, et Zorobabel, qui était au rang de son neveu ( 1 Ch 3:19 ), fut légalement adopté comme son fils. Dans cette mode improvisée, une certaine ombre de l'ancienne royauté présidait encore au peuple restauré. Nous voyons Zorobabel mieux dans Aggée et Zacharie que dans Esdras, et pouvons discerner les contours d'une nature forte, audacieuse et prompte. Il avait une tâche difficile, et il l’accomplissait comme un homme. Patient, mais vigoureux, brillant d'enthousiasme, mais clairvoyant, désintéressé et courageux, il a eu peu de justification à son égard, et devrait être une figure beaucoup plus familière et honorée qu’il est décrit. « Qui es-tu, grande montagne? Devant Zorobabel, tu seras aplanie. » Les grandes montagnes ne deviennent aplanies que devant des hommes de grande volonté et de foi ferme. 
Une harmonie est nécessaire pour l’œuvre de Dieu. D’une part, nous avons en nous quelque compétence et intelligence humaine dont nous sommes appelés à faire valoir, et d’autre part, nous avons surtout cette capacité de leadership spirituel. Au sein de d’église où il y a ceux qui sont doués à l’administration tandis qu’il y a aussi ceux qui ont le charisme de la conduite spirituelle. Pour la maison de Dieu, l’un et l’autre sont nécessaire. Seulement il faut la foi pour faire valoir chacun un don et pour faire valoir chaque personne avec son don pour avancer le travail de Dieu. Zorobabel était un homme de Dieu. Josué l’était également. Ils étaient compétents et avaient le leadership spirituel, et surtout leur humilité d’esprit pour se collaborer l’un avec l’autre les fit mener à bien leur tâche.

Il y a quelque chose de très pathétique dans l'image des gens rassemblés qui tâtonnent au milieu des ruines de la colline du Temple, pour trouver «les assises», les contours au souvenir oblitéré par le temps, des fondations du vieil autel des holocaustes. Quels souvenirs de l'aire d'Ornân (1Ch 21 :18), de qui David avait acheté pour le futur du temple, des gloires du dévouement de Salomon et des longs siècles pendant lesquels la colonne de fumée s'était continuellement élevée de cet endroit et du jour tragique où le feu fut éteint, et des soixante-dix ans d'extinction pendant la captivité, devaient avoir rempli leurs cœurs ! Quel va-et-vient intérieur du sentiment d'allégresse et celui de tristesse qui alternait pour trouver leurs esprits alors que la flamme se mit à monter à nouveau du foyer de Dieu, refroidi pendant si longtemps!

Mais la raison de leur acte si rapide d’élever l'autel est ici marqué en toute singularité. C'était parce que, dit la Bible, « ils avaient peur des populations locales ». Ici la situation de la Terre Sainte au moment de retour doit être clairement appréhendée. La Samarie et le district central étaient entre les mains d'ennemis acharnés. De l'autre côté de la Jordanie, à l'est, dans la plaine des Philistins à l'ouest et dans le sud où régnait Edom, des ennemis avides regardaient les petits commencements avec les yeux obliques. Il n'y avait que le territoire de Juda et Benjamin laissé libre pour les exilés, et ils avaient raison de les craindre ; car leurs voisins savaient que, si la restitution devait être à l'ordre du jour, ils devraient s’ensuivre beaucoup d’autres qui se déverseraient. Quelle était la défense contre ces ennemis que ces hommes effrayés croyaient les plus imprenables? Cet autel justement ! 
Mais ici nous trouvons la première faille du réveil. Les leaders n’avaient pas de peur, vu leur caractère décrit par Aggée et Zacharie, mais attention, ces deux prophètes parlaient de ces deux leaders lors du second retour d’Israël, lors du roi de Darius, donc beaucoup plus tardive que ce qui est écrit par Esdras. 
Alors de quoi s’agit-il ? Or, septième mois était le mois le plus joyeux, comme je vous ai expliqué, c’est la période de moisson et la fête joyeuses de hutte pour commémorer la conduite fidèle de Dieu durant le désert. Pour le peuple, c’est une fête et période d’une singularité totale. De retour de Babylone, il était nécessaire de célébrer cette fête comme une fête à part entière. Mais le peuple conduit par les leaders se mit à mélanger le sens. On peut imaginer car les leaders ne pouvaient plus attendre pour convoquer l’assemblée pour se mettre au travail. De plus l’hiver s’approche. Mais cela ne pourra pas être la raison de prendre la date prématurée sans avoir suffisamment de temps de préparation. Toute l’assemblée se précipita pour se réunir comme un seul homme pour offrir le sacrifice sur l’autel. Pourquoi, comme on a dit à cause de l’ennemi, il était primordial d’offrir le sacrifice pour demander l’aide et la protection de Dieu. Ils voulaient se purifier aussi rapidement que possible, pour qu’ils se trouvent agréable aux yeux de Dieu qui leur donnerait la victoire contre les ennemis.
C’est la fausseté. Dieu ne fait pas descendre sa protection en voyant cet acte privé de la foi, comme une sorte de superstition. Autrefois, quand il vit retarder la venue du serviteur Samuel, le roi Saül fit son propre acte de sacrifice à Dieu à cause de justement de cette peur, et Samuel était en colère, car Dieu était en colère, et c’était le début de la déchéance du roi Saül. Dans l’acte du peuple de retour, il y eut justement cette petite portion de l’incrédulité qui empêchait en fait d’avancer l’œuvre de Dieu.
En effet, ils étaient trop frileux. Parlons un peu quantitativement. Si nous voyons il y a 3 ans, le nombre de participants à la conférence du printemps était plus nombreux que ceux de cette année. Je me suis dit pourquoi ? Je trouve qu’il n’y a pas de 36 raisons, mais la seule, c’est que nous étions trop frileux. Nous avons acheté un nouveau centre, mais notre foi ne suivait pas notre dimension de taille. Par exemple, aucun ordre que j’ai donné aux collaborateurs de contact avec les personnes extérieurs même les personnes juridiques et académiques n’étaient pas réalisées. Les jeunes sont jeunes, car ils sont par nature sans peur, mais nos ouailles, franchement dit, sont trop frileux. Ils ont peur de la population locale de la marie de Bagneux, les gens de l’agence immobilier, les gens de syndic, les gens de la fédération, les gens de la faculté, etc, j’en passe. Nous nous précipitons au culte chaque dimanche pour établir l’autel avec les yeux fermés non pour méditer la parole et prier, mais pour oublier la réalité difficile, puis après l’autel, ça va, notre conscience étant un peu soulagé, nous pouvons repasser la semaine, et ainsi, une semaine passe, un mois passe, et une année passe, mais rien ne change, voilà la réalité vraiment lamentable d’une église qui a acheté un centre mais dont les membres sont si frileux dans leur foi. Dieu n’agrée pas ni bénit leurs travaux. 

Sans doute, beaucoup de superstitions se mêlaient à leur religion. Aggée ne nous laisse aucune illusion quant à leur condition morale et spirituelle. Ils n'étaient pas des modèles de dévotion ou de moralité. C’était la situation des Juifs restés dans l’empire des Perses. Mais ces rescapés décidés de venir au pays difficiles étaient des courageux. Mais ils avaient cette épreuve de foi de surmonter les ennemis d’alentour. Ils durent chasser de leur cœur la peur des ennemis, car Dieu est Tout-puissant et il est au-dessus de tous les dieux et il leur donnera la victoire finale, comme il a vaincu les ennemis lors de la conquête de Canaan, et qu’il avait touché Cyrus, le roi. Mais leurs yeux étaient fermés devant le danger imminent des ennemis et précipitaient d’établir l’autel.
Bien sûr que leur acte d’ériger l’autel est vraiment un acte louable et Dieu s’en réjouit. Ils cherchaient les assises et voulurent retourner au modèle initial pour plaire à Dieu. Puis, ils eurent la foi que s’ils agissaient de la sorte, cela plairait à Dieu et ainsi ils auraient garanti d’être protégés des ennemis. Mais si un pour mille, la peur a été mélangée et ils le firent comme un acte d’échapper le malheur, c’est une immaturité à voire ignominie devant Dieu. Dieu ne le bénira pas. Donc, nous devons avoir un examen de conscience très minutieuse pour scruter bien notre cœur, ce qui est une tâche très difficile pour l’homme. Une fois, Moïse dit aux peuple, que Dieu avait donné l’épreuve de la nourriture de manne pendant le désert afin de savoir si le peuple obéit aux commandements de Dieu, oui ou pas. Même Dieu ne savait pas quel est le vrai motif au tréfonds de cœur de l’homme. A plus forte raison ce sera difficile pour l’homme de connaître lui-même et son cœur. Nous savons que notre sécurité est en Dieu, et nous faisons l’acte d’offrir nos offrandes à cause de cela, mais si un pour mille, si nous le faisons à façon donnant donnant, c’est un acte ignoble et enfantin devant Dieu. C’est rien de différent d’avoir la foi de bonne œuvre pour obtenir le salut. Combien d’homme sur la terre se met en engrenage de cet acte des œuvres mortes tout au long de leur vie avant de joindre l’enfer. Nous devons examiner nos cœurs attentivement, si nous avons dans nos cœurs la peur ou pas.

En effet, pour Israélites de retour, l’autel est une sorte d’externalité inséparable de leur existence. C’est la tradition. Mais dans le temps néotestamentaire, c’est une relation intime avec Dieu, au lieu d’être une externalité comme celle des Juifs. Donc, il est inutile d’énumérer tout le rituel raconté ici. L’important pour le chrétien, c’est une communion personnelle avec notre Seigneur Jésus-Christ. C’est la foi en Dieu qui a donné son Fils pour nous sauver de nos péchés et pour nous donner la vie éternelle par sa résurrection. C’est foi qui est plus que le temple extérieur. C’est la puissance de Dieu et c’est elle qui enlève toute peur possible dans l’homme. Remarquons. Des fois, il y a le temps, sans autel. Il est vide de sens. Bien sûr que l’autel existe, mais il perd le sens, donc il est inexistant. Mais il est possible qu’il y a l’autel sans temple. Car le temple est ruiné à cause du péché. Mais il faut savoir que c’est une étape provisoire, loin d’être la finalité. Des modernes veulent considérer cette étape comme la finale en refusant de s’engager dans quoi que ce soit d’organisationnel. C’est faux. Seulement l’important c’est l’autel, la communion avec Dieu, mais il faut avancer jusqu’à ce qu’on construise le temple de Dieu, qui est l’église locale.
La deuxième partie du passage raconte la pose des fondations du Temple. Il y avait eu des contrats avec des maçons et des charpentiers, et des arrangements avec les Phéniciens pour le bois, dès que les exilés étaient revenus; mais bien sûr il s'est écoulé un certain temps avant que la pierre et le bois suffisent pour commencer. Notez dans Esdras3 :7 la référence à l’autorisation de Cyrus comme permettant au peuple d'obtenir ces mutions nécessaires. Que ce soient tous les préparatifs, ou seulement le transport du bois de cèdre, qui étaient destinés à être attribués à l'influence de ce décret, il semble y avoir un parallélisme tacite, dans l'esprit de l'écrivain, avec les jours glorieux d’autrefois où aucun roi païen n’était pas consulté, mais Hiram et Salomon avaient travaillé ensemble comme des frères. Il est vrai que maintenant, la situation d’Israël était tellement tombée bas, que Tyr et Sidon ne l’auraient pas regardé à moins qu’il n’apporte le rescrit de Cyrus entre ses mains! 
Mais ici néanmoins, nous trouvons la 2e faille du peuple. Si la collaboration entre Zorobabel et Josué était parfaite, le peuple ne put collaborer avec le peuple païen. Comme le président de la république dit, « la relation entre eux et ces nations était tellement abîmée, qu’il faut la réparer. » Mais le problème est que cette relation est devenue tellement brisée, qu’elle devint irréparable. Mais le problème de ce genre vient justement de la première faille qui est indiqué là-haut, la peur. Le peuple a l’appréhension excessive, si bien qu’il abandonne toute la possibilité de se réconcilier avec les autres peuples. Les peuples énumérés n’étaient pas vraiment les ennemis. Les ennemis principaux étaient plutôt ceux qui habitaient à la Samarie, donc les Samaritains. Mais les autres peuples étaient plutôt considérés comme des neutres. Mais le cœur emporté par la peur voit disparaître tout l’envie ou la tentative de négocier et de travailler ensemble, ce qui gêne énormément le travail. Par conséquence, ils eurent recours à l’édit forcé du roi pour faire venir à la table de négociation sans trop de choix. Les pays étaient obligés d’amener leurs matériaux et de les vendre à Israël. Bien sûr que cela marchait, mais autant qu’ils souhaitaient. Quand j’ai participé au syndic du centre de Bagneux et au président de SEL, entreprise de la philanthropie protestante, le service de culte au centre n’avait pas trop de problème malgré l’appréhension de certains membres du début. L’entente entre les gens a beaucoup plus de force que la loi qui les force, autour d’une œuvre de Dieu. Dieu est le maître de tous les gens du monde. Il faut en profiter au maximum.

Si les «années» Esdras 3 :1 et Esdras 3 :8 sont calculés à partir du même début, quelque sept mois ont été consacrés à la préparation, puis les fondations furent posées. Deux choses sont à noter pour ce moment commémoratif : D’abord, l'humble tentative de faire une démonstration cérémoniale à l'occasion, ensuite le conflit de sentiments chez les assistants. Ils avaient réussi à obtenir des copies des costumes sacerdotaux prescrits; et le narrateur insiste sur le fait que les sacrificateurs étaient «dans leurs costumes», et que les Lévites avaient des cymbales, afin de louer l’Eternel, de sorte qu'une certaine approche de la pompe cérémoniale de Salomon soit possible. Ils firent de leur mieux pour se conformer aux prescriptions anciennes. Ensuite, le mélange des sentiments dans l’assistanat. Il s'élevait avec un pathos étrange des lèvres de la foule sur la montagne désolée du Temple, entourée des solitudes désolées de la ville. Mais la parole principale du chant est ceci : « Car il est bon, car sa miséricorde dure à jamais envers Israël. » Puis, tout le peuple fit retentir une grande clameur, en louant l’Eternel, parce qu’on posait les fondations de la maison de l’Eternel. Le jour de la fondation du temple est un jour mémorable. Il est vrai que la plupart de la population n’a pas vue l’ancien temple. Mais il y avait d’anciennes générations qui gardaient le souvenir de l’ancien temple. Pendant leur enfance, elles montaient vers le grand temple de Salomon pour adorer Dieu. Mais maintenant tout est perdu. Il n’y restait rien. On savait que par la pose de la fondation, on amènerait les travaux et réussirait à peu près la même forme que d’autrefois. Mais ils savaient qu’ils ne récupéreraient jamais l’ancienne splendeur de la gloire qu’avait gardé le temple ancien construit par le roi le plus sage et le plus riche du monde, avec les ornements d’or et d’argent les plus chers et les pierres et les bois sur lequel étaient écrits avec l’art exquis, et couverts avec des quantités d’or, etc. Puis surtout l’arc de l’alliance et le préopératoire qui était au-dessus de lui, étaient perdus, et jamais seront recouvré pour ce second temple. C’était une matière justifiable de la lamentation à ceux qui avaient vu dans leur ancien temple les signes singuliers de la ferveur divine, de même que leur découragement vu le processus modeste du présent temple.

Ici, nous pouvons dire que les deux classes à deux sentiments devraient se comprendre. Car chacun des sentiments était tout à fait naturel, les jeunes exaltés par le mouvement de regain du pays et les vieux dans la réminiscence du passé. Cependant de tristes souvenirs se rassemblent, comme les brumes du soir, autour des vies âgées, et la tentation des vieux est d'exalter indûment le passé et de trop déprécier le présent. Donc, ici nous trouvons la troisième faille des gens du retour avant la construction. Le savant biblique Matthieu Henry a parlé une fois par excellence de ce point de vue. Donc il est judicieux de le citer. « Il y avait un mixture remarquable d’affection dès qu’on pose la fondation du temple. Ceux qui savaient seulement la misère de n’avoir aucun temple, louèrent l’Eternel avec le cri de joie. A eux, même cette fondation semblait être grande. Nous devons être reconnaissants pour les commencements de la miséricorde, bien qu’elle ne soit pas parfaite. Mais ceux qui se souvinrent de la gloire du premier temple, et considéraient combien de loin inférieur cela aurait dû être, pleurèrent avec un grand bruit. Il y avait la raison pour cela, et s’ils pleuraient le péché qui était la cause de ce changement mélancolique, ils le firent bien. Mais il était mauvais de jeter l’eau sur la joie en commun. Ils méprisèrent le jour de petites choses, et étaient non reconnaissants pour le bien dont ils bénéficiaient. Ne laissons pas le souvenir des afflictions premières noyer le sens de présents remerciements. » En effet, la lecture du verset 13 nous fait savoir quel était l’optique de l’auteur. Le peuple ne put distinguer les deux voix, mais au final, ce serait la première voix d’allégresse qui devrait gagner la foule. Mais malheureusement, l’ennemi, aux oreilles éminentes, ne tarda pas de discerner qu’il y a quelque hiatus dans les voix, ce qui montre quelque accablement de sentiment et de plainte au sein de l’assemblée. Nous devons être très économes dans des pleurs, en les réservant à la repentance sincère de nos péchés, mais pas plus, car cela gêne énormément l’œuvre de Dieu, sans parler de l’affaiblissement personnel de la foi par la tentation du diable qui est spécialiste de profiter de ce néfaste sentiment.  

II. CONSTRUIRE EN TEMPS TROUBLE  (Ch4)

L'opposition a commencé dès que les fondations ont été posées, comme c'est habituellement le cas avec toutes les grandes tentatives pour construire la maison de Dieu. Il vient des Samaritains, les descendants des anciens restes du royaume du nord, abandonnés après que la plus grande partie de la population expulsée par déportation, et en partie les descendants de couches successives d'immigrants, plantés dans le territoire vide par les rois assyriens et babyloniens successifs. Esar-Haddon était le premier qui avait envoyé des colons, environ cent trente ans avant le retour. L'écrivain appelle les Samaritains «les adversaires», bien qu'ils aient commencé par des offres d'amitié et d'alliance. Le nom implique que ces offres étaient perfides, et un geste conflictuel.

On comprend aisément que les Samaritains aient regardé avec méfiance les nouveaux arrivants, les anciens possesseurs de la terre, venant sous l’auspice de la nouvelle dynastie, et susceptibles d'interférer dans leur position s'ils ne seraient pas réduits à l'infériorité ni neutralisés d'une manière ou d'une autre. La proposition de s'unir dans la construction du Temple était un geste politique; car, dans les idées du vieux monde, la coopération dans la construction de temples était l'incorporation dans l'unité nationale. Le calcul, sans doute, était que si les exilés de retour pouvaient être unis aux Samaritains beaucoup plus nombreux, ils seraient bientôt absorbés par eux. La seule chance pour le plus petit corps était de se tenir à l'écart et de courir le risque de son isolement.

La demande insincère était fondée sur une fausseté, car les Samaritains n'adoraient pas Jéhovah comme les Juifs, mais avec leurs propres dieux (2R 17 :25 ; 2R 17 :41). Diviser sa domination avec les autres, c'était le détrôner complètement. Il est donc devenu un acte de fidélité à Jéhovah de rejeter l'alliance emmêlant. Avoir accepté cela aurait équivalu à frustrer le but même du retour, et consenti à être muselé sur le péché de l'idolâtrie. Mais la principale leçon que l'exil avait donnée à l'esprit juif était une répugnance à l'idolâtrie, qui contrastait singulièrement avec l'inclination qui avait marqué leur histoire antérieure. Une seule réponse était donc possible, et elle était donnée avec une simplicité de langage malvenue, qui aurait pu être plus courtoise, et non moins ferme. Il a carrément nié tout terrain d'entente; il revendiquait une relation exclusive avec «notre Dieu», ce qui signifiait «pas le vôtre»; il a souligné la revendication en réitérant que Jéhovah était le «Dieu d'Israël»; il mit en avant le décret de Cyrus, ne laissant d'autre choix que de confiner les constructeurs aux personnes à qui il avait été donné le pouvoir de construire.

Maintenant, il est facile de représenter cela comme une étroitesse impolitique, et de dire que son sectarisme hargneux a été justement puni par les maux qu'il a fait tomber sur les exilés de retour. Le tempérament d'un christianisme très flasque se complaît aujourd'hui à se développer dans une «libéralité» fainéante et insensée, qui accueillera n'importe qui pour venir s'introduire dans le bâtiment et accepter toute profession d'unité dans le culte. Mais il n'y a pas de moyen plus sûr de tirer le sérieux du travail et des travailleurs chrétiens que d'y incorporer une masse de non-chrétiens, quels que soient leurs motifs. L'eau froide versée dans un pot bouillant arrêtera bientôt son bouillonnement et fera baisser sa température. Les églises sont bouchées et entravées, et leur ton entier abaissé et refroidi, par une masse d'hommes et de femmes mondains. Rien n'est gagné, et beaucoup risque d'être perdu, en effaçant les lignes entre l'église et le monde. Le Juif qui ne pensait guère à la différence entre le culte samaritain et son polythéisme, et son propre monothéisme, risquait de tomber au niveau du Samaritain. Le Samaritain qui a été accepté comme un véritable adorateur de Jéhovah, bien qu'il ait eu une foule d'autres dieux en plus, aurait été confirmé dans sa conviction que les différences étaient sans importance. Les deux auraient donc été lésés par ce qui s'appelait «libéralité» et qui était en réalité l’indifférence.

Zorobabel avait sans doute compté le prix de la fidélité, et il dut bientôt payer. Les amis potentiels se débarrassaient du masque et, comme ils ne pouvaient pas le gêner en faisant semblant d'aider, ils prenaient un moyen plus clair d'arrêter les progrès. Toutes les armes que la subtilité et l'intrigue orientales pouvaient utiliser étaient constamment employées pour «affaiblir les mains» des constructeurs, et la plus puissante de toutes les méthodes, la subornation des fonctionnaires persans, était librement utilisée. Les adversaires ont triomphé, et la petite communauté a commencé à goûter l'amertume des grands espoirs déçus et des entreprises nobles frustrées. Comment les choses s'étaient-elles passé différemment des attentes avec lesquelles la compagnie avait quitté Babylone! Les brutales réalités du réveil nous désillusionnent tous quand nous venons transformer les rêves en faits. Le début de la pose des fondations du Temple est mis en 536 av. JC. La première année de Darius fut de 522. Combien de temps après le début de l'œuvre, les tours de Samaritain ont réussi, nous ne savons pas, mais cela devait être quelque temps avant la mort de Cyrus en 529. Pour les années fatiguées, le groupe optimiste devait attendre sans rien faire, et sans doute l'enthousiasme s'éteignit: ils avaient assez à faire pour se maintenir en vie, et à se défendre contre leurs ennemis. Ils avaient besoin, comme nous le faisons tous, de patience et d'une volonté d'attendre le temps de Dieu pour accomplir sa propre promesse. Seulement, si les trois failles ont pu être palliées, les ennemis n’auraient pas osé d’attaquer le camp solidaire, l’œuvre de Dieu aurait pu être avancé à temps. Espérons que nous gardons ces leçons importantes et avançons vers le but du rétablissement du royaume de Dieu en France, par l’armure invincible de Dieu.

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